Historique du TAG-ETG

L’histoire :

Le 13 novembre 1910, se réunissaient au Café WELTY, quelques « pionniers » qui, après un exposé de M. Ernest KASTLER, posèrent les fondations du Théâtre Alsacien de Guebwiller.

Il était présidé à ses débuts par M. Jean HAEFFELE qui devait transmettre son poste à M. Jules BLOCH, secondé par le Vice-Président Georges SCHUELLER.

La guerre de 1914 –1918 décima les rangs du T.A.G., le Président Jules BLOCH, le régisseur Charles SCHMIERER et d’autres ne devaient pas en revenir. M. Georges SUTTER assura la présidence à partir de 1920. En juin 1940, le T.A.G. refuse de se prêter aux volontés des autorités occupantes.

L’ensemble fut dissous et ses biens confisqués.

En 1945, le T.A.G. fut rappelé à la vie. Le 40ème anniversaire fut fêté le 4 juin 1950, mais de nombreux nuages devaient surgir : le Président Georges SUTTER, le Vice-Président Georges SCHUELLER et le régisseur Henri BAUMERT devaient tour à tour quitter notre ensemble, pour un monde meilleur.

En 1953 les destinées de la troupe furent confiées à M. Georges HAYME durant 27 ans. Au terme de son mandat, son vœu le plus cher fut exaucé : le T.A.G. remplissait à nouveau les salles. Pleinement rassuré, M. Georges HAYME put transmettre ses pouvoirs à M. Paul FRICK en 1980.

Ce dernier, notoirement reconnu comme homme de théâtre accompli, a mis toute son expérience au service de la cause théâtrale dialectale jusqu’en 2004, passant le relais à M. Jean-Michel CLAVEY, talentueux acteur et metteur en scène, qui assure dorénavant la pérennité du Théâtre Alsacien de Guebwiller, soutenu par une équipe artistique et technique (bénévole) particulièrement dynamique.

 Les trois premiers Présidents du TAG
Les trois premiers Présidents du TAG
Café Welty
Café Welty, où furent posées les fondations du TAG le 13 novembre 1910.

 

Mr Georges HAYME Président de 1953 à 1980
Mr Georges HAYME Président de 1953 à 1980

 

Mr Paul FRICK
Mr Paul FRICK – Président de 1980 à 2004 Président Honoraire

 

Le mot du Président

clavey

 

« Vieillir c’est encore le seul moyen qu’on ait trouvé pour vivre longtemps »

C’est ce qu’a fait Monsieur TAG, notre centenaire.

J’ai rencontré un alerte centenaire, sans rides, vif d’esprit, très créatif, entouré d’un nombre impressionnant de jeunes. Il a toujours résidé à Guebwiller. Le lieu où il habite est composé d’un grand salon qui peut recevoir 300 amis en même temps, des dialectophones qui viennent voir des histoires le plus souvent drôles.

Écoutons-le :

Pardonnez-moi mon accent, mais, en cent ans, j’ai changé quatre fois de nationalité. Vous savez, je suis né le 13 novembre 1910 à Guebwiller, dans la ville basse dans un bistrot. Tout le monde buvait et fumait énormément.

Je n’ai jamais arrêté de boire ni de fumer, mais à cette époque cela n’était pas encore réglementé et interdit comme aujourd’hui.

Tout le monde parlait le dialecte, mais les autorités de l’époque voulaient instituer le Hochdeutsch. J’ai donc été conçu spécialement pour préserver le dialecte. Mais pas conçu in vitro, non non, je suis un pur produit naturel alsacien, d’ailleurs ils se sont mis à plusieurs pour me concevoir pour que ça marche du premier coup.

Il n’y avait pas encore toute cette technologie, comme aujourd’hui, mais mes concepteurs avaient la passion. Sans passion vous n’arrivez à rien !! Nundabuckel noch amol!!!!

J’ai eu des hauts et des bas, après la deuxième guerre mondiale les Alsaciens étaient complexés.

Ils ne venaient plus me voir, j’étais un ringard pour la plupart d’entre eux !!!

Mais moi j’ai fait de la résistance. J’ai continué, Schtur wia a Ochs, et ça a payé. Certains voulaient m’inoculer un virus contre le dialecte, s’hàt net gaklàppt !!

Mon secret de longévité ? S’esch eifàch…. ne pas trop se prendre la tête avec toute cette folie qui nous entoure et qui nous plombe la cervelle… Donnez de l’amour, le plus possible à ceux qui vous entourent, moi, je donne de l’émotion, du bonheur, du rire, du beau texte, et je reçois en retour des applaudissements, des éclats de rires, des larmes de bonheur. Un simple échange !!!

J’ai l’impression que je suis comme le vin, plus je vieillis, plus je me bonifie.

Pourvu que ça dure !!!

Propos recueillis le 13 novembre 2010, par Jean-Michel Clavey, Président du Théâtre Alsacien de Guebwiller, lors de la petite réception donnée à l’occasion de l’anniversaire de notre centenaire, Monsieur TAG. (ETG pour les intimes)